vendredi 11 mars 2011

Le Prof. Zimbardo sur la 'psychologie du temps'
Comment votre rapport au temps peut prédire vos performances

Type : lien youtube.
Date : octobre 2008.
Auteur : Prof. Philip Zimbardo; texte introductif : S. Allaman.

Le lien ci-après concerne une conférence du Prof. Zimbardo, donnée en octobre 2008 dans un centre Google©. Zimbardo est connu pour sa fameuse expérience dite 'de Stanford' (en 1971) dans laquelle des sujets volontaires étaient placés dans la peau de gardiens et de détenus d'une prison fictive. L'expérience a montré comment des abus d'autorité pouvaient être commis assez rapidement par les 'gardiens'. Elle a même si bien marché qu'elle est plutôt considérée comme ayant échappé au contrôle des expérimentateurs. 

La présente vidéo n'aborde absolument pas ce sujet, mais des recherches bien plus récentes de Zimbardo, sur le thème de ce qu'il appelle la psychologie du temps.  En bref, Zimbardo nous explique comment notre rapport au temps, notamment la manière que nous avons de planifier nos objectifs par rapport à celui-ci, influe sur le cours de notre existence. 

Je vous laisserai en tirer les conclusions que vous jugerez adéquates relativement à la pratique sportive. Il me semble néanmoins que la théorie du Prof. Zimbardo nous renseigne de manière intéressante et stimulante sur l'une des principales sources de progrès et de performances dans le sport : votre attitude mentale par rapport à vous même et à votre pratique sportive (ici dans une perspective temporelle). La présence de cette vidéo sur ce blog n'a donc rien d'exceptionnel, elle touche au cœur même de la pratique sportive.

Par là, comprenez que cette vidéo contient peut être un matériel bien plus important que les mille et une méthodes d'entraînement pour telle ou telle discipline sportive. Il vous faudra peut être faire un effort pendant et après le visionage de cette vidéo, mais établir le lien avec votre propre engagement vis-à-vis du sport vous sera assurément utile.

Pour conclure, notez bien que je n'ai pas la prétention d'affirmer mordicus qu'une orientation vers le futur est la seule manière d'obtenir des résultats -quoique je n'hésiterais pas en faire la supposition, cetris paribus. Chacun sa sauce, pourvu que cela marche. Cette vidéo doit ainsi vous servir de source d'inspiration pour vous améliorer, et non dicter votre manière d'être. étant entendu que l'on ne lutte pas (du moins pas de front) contre sa propre nature. Notons finalement qu'une personne fataliste (i.e.) relativement à certains aspects de l'existence (famille, travail, etc.), peut très bien se révéler orientée vers le futur quant il s'agit de sport. L'inverse est également possible.

Mais place maintenant à la conférence :


samedi 5 mars 2011

Du bon usage du dos dans l'exercice de force
Bref rappel sur le rôle du dos dans le squat et le soulevé de terre


Type : bref rappel.
Rédaction : 5 mars 2011.
Auteur : Sébastien Allaman.

Un point essentiel, qu'il faut souvent rappeler, dans le cadre des exercices pour le dos, est que ce dernier se travaille essentiellement de manière isométrique. Cela est vrai pour deux mouvements olympiques, à savoir le squat (avant, arrière, le Zercher, 'Goblet', etc.) et le soulevé de terre (normal, sur caisson, surélevé) (1). Lors de l'exécution de ces deux mouvements, le dos reste rigide, la zone lombaire cambrée et solide, alors que le mouvement est assuré par les articulations cuisse-hanche (coxo-fémorale) en premier lieu.

La raison en est très simple : les diverses articulations du dos ont une fonction d'équilibre, posturale, qui nous permet de marcher, courir, sauter, etc., mais surement pas de porter et surtout de déplacer des charges. Ce type mouvement, s'il reste concevable pour la partie haute du dos (articulation scapulaire, i.e.) et lors de certains mouvements, est une véritable hérésie -du point de vue de l'anatomie fonctionnelle humaine- pour les régions dorso-lombaire et lombaire.

Pour prendre un exemple concret, les muscles érecteurs du rachis (aka spinaux, ou encore erector spinae) sont soumis au phénomène de flexion-relaxation (Legeard, 2008 : 47). Cela signifie que lorsque ils atteignent une certains degré d'étirement, ils se désactivent automatiquement -et totalement- et sont remplacés par le muscle transversaire épineux, ce qui met en danger l'intégrité articulaire de la colonne vertébrale. 

Ce phénomène de flexion-relaxation est d'ailleurs particulier à ce type de muscles (purement posturaux), et ne se retrouve pas chez d'autres muscles (biceps et triceps brachiaux, quadriceps, grand dorsaux, i.e.) pour lesquels un travail de force commençant à un degré d'étirement important, à une amplitude de mouvement maximale, est particluièrement bénéfique. (Il même nécessaire pour développer efficacement les mollets dont les muscles ont un angle de pennation important, produisant énormément de puissance, mais limitant la distance tractée par le muscle durant la contraction.)

D'un point de vue pratique, il s'agit de mettre l'accent sur ce que les coachs anglo-saxons nomment avec poésie 'low back awareness', soit la capacité de proprioception appliquée à la région lombaire (considérée avec largesse). Vous devez acquérir la capacité de cambrer votre dos et de le garder solide et fixe pendant l'exécution de vos lifts olympiques. Non seulement vous ne courrez alors aucun risque de blessure, vous améliorerez vos performances, et vous renforcerez votre dos contre les aléa de la vie.


Sources :
  • Legeard, E. (2008), Musculation, les fondamentaux pour tous. Paris : Amphora, pp. 47-48.
Notes :

1 - Je me borne ici à citer les deux mouvements utilisant le plus le dos parmi les triade de la force athlétique, mais l'on pourrait très légitiment me faire remarquer que le développé couché obéit aux mêmes principes. On utilise pour ce mouvement les grands dorsaux, qui ne sont pas des muscles posturaux, et l'on garde le bas du dos cambré et fixe, ce qui assure d'ailleurs sa sécurité. Les athlètes de force souligneront dans le même esprit que le règlement de leur discipline interdit de décoller le postérieur du banc, dans le but -justement- de protéger la région lombaire. Cela de peur que les lombaires ne se cantonnent plus à leur rôle de simple (c'est d'une certaine façon un euphémisme) chaîne de transmission de la force, qui démarre des pieds pour finir dans les bras, mais soient utilisées directement par l'athlète afin de fournir un bref accoup (donc un mouvement) pour aider le développé à passer un cap difficile.