mercredi 27 avril 2011

Extraits d'une interview avec J.-P. Egger
Morceaux d'opinion du grand coach de force suisse

Type : retranscription partielle d'une interview télévisée.
Date : 4 juillet 2008.
Auteur : Jean-Pierre Egger (retranscription par S. Allaman). 

Jean-Pierre Egger est un coach suisse de renom, né en 1943 à Neuchâtel. Il est entraîneur, préparateur physique et conseiller pour les sportifs d'élite. C'est lui qui coachait le célèbre lanceur du poids Werner Günthör (triple champion du monde de la discipline) à l'apogée de sa carrière. On lui doit également la préparation physique d'Alinghi ou de l'Olmypique de Marseille, inter alia. Plus récemment, Egger, à l'instar de Ralf Krüger, a profité de sa longue expérience comme coach sportif pour donner des séminaires sur l'excellence et le management dans le cadre professionnel (on peut trouver une interview dédiée ici). 

Les extraits qui suivent sont issus d'une interview de l'émission TSR Régions, diffusée originellement le 4 juillet 2008. Chaque extrait comporte un bref titre qui a pour fonction de remettre la citation dans son contexte général. Les réponses données par Egger le sont à chaud, dans le cours de l'interview, ce qui leur imprime un caractère spontané qui sied bien au format de la citation. Le but de ces citations est d'inspirer (ouvrir de nouvelles voies à la pensée) le lecteur sur les sujets de l'argent dans le sport et de la raison d'être (et donc de l'avenir) du sport. Il reste néanmoins utile de se référer au reportage de la TSR dans son intégralité si vous souhaitez interprétez plus précisément l'opinion de Jean-Pierre Egger.


Sur le problème de l'argent dans le sport
"Quand le fric devient la récompense d'un travail bien fait, alors il trouve toute sa signification. Et aujourd'hui, le grand malheur c'est qu'on donne du fric avant de prouver quelque chose. Et je crois que ça doit être une récompense de ce que l'on fait."

Les images qui donnent espoir en l'avenir du sport
"C'est la recherche de l'excellence : la recherche du plus efficace, du plus beau, du plus puissant,  du plus rapide. Je crois que, si l'Homme ne cherche pas à se dépassement, je crois que le monde va s'arrêter à quelque part. Vivre dans l'harmonie c'est une chose, vivre dans la paix c'est une bonne chose, mais je crois qu'il faut faire avancer les choses. Le monde est en marche, et la performance aide à le faire marcher. Et je crois qu'il faut trouver un juste milieu entre l'harmonie et la performance, et peut être aussi une forme de compétition saine -je dis bien saine- pour pouvoir avancer dans la vie."


Sources et lectures supplémentaires :

  • Legeard, Emmanuel (2005). Force : entraînement et musculation, Paris : Amphora, p. 204.

mardi 26 avril 2011

Renforcement musculaire spécifique en deux phases
Une application du principe d'accumulation --> intensification.

Type : principe/méthode de base.
Date : 2007. Réédité en avril 2011.
Auteur : Sébastien Allaman.

Nous présentons ici un exemple de programme typique se servant du principe d'accumulation-intensification. Ce dernier est particulièrement utile pour renforcer ou faire prendre du volume à des petits muscles qui sont laissés pour compte, ou qui restent particulièrement peut réactifs, avec votre entraînement traditionnel. Il est entendu que cet exemple est présenté ici à titre illustratif, notamment les chiffres fournis. La compréhension du principe sous-jacent, doit vous permettre d'élaborer vos propres programmes par la suite.

Ce type de programme à pour principe de faire se succéder deux phases d'entraînement distinctes, de 4 semaines chacune, afin renforcer un muscle précis. La première phase d'accumulation consiste en des exercices en 10 à 12 RM à raison de deux sessions par semaine. Le volume de travail y est important, et les mouvements pratiqués sont simples, n'impliquant qu'une seule articulation, et favorisant le travail d'isolation. La deuxième phase intensive consiste en une seule session par semaine d'exercice tournant d'avantage autour du 5RM. Les mouvements exécutés sont polyarticulaires et donc complexes du point de vue de la coordination motrice.

La phase d'accumulation donne un choc au corps et améliore la synthèse protéique grâce à un haut volume d'entraînement, la seconde vise à donner un second choc en changeant de type de travail (puisque le muscle s'est habitué à un volume élevé de travail). On augmente cette fois l'intensité et on baisse le volume (1 session par semaine). Cela permet au corps de se reposer de la fatigue accumulée durant la phase une, et de réaliser toute l'amélioration potentielle accumulée durant cette dernière. Le repos (relatif) associé au deuxième choc provoque une amélioration musculaire.

Ce type de programme vise un muscle isolé, en particulier, dans le but de le renforcer, à des fins esthétiques, de performance, ou pour éviter des blessures. Ce programme est lourd et ne saurait, comme tout programme lourd, être appliqué à l'ensemble du corps ou plus longtemps que les huit semaines totales. C'est un principe universel en musculation, il faut toujours équilibrer travail et récupération.  

Comme on le voit, ce programme joue avec différents équilibres. La phase une, axée sur le travail visant à l'hypertrophie, peut se permettre deux sessions chargées par semaines. Le 10-12RM épargnant bien le système nerveux, les pauses entre les séries sont courtes (60sec) et on pratique deux sessions par semaines. Ce programme finit tout de même par entamer le corps, même au niveau du système nerveux qui demande du changement. La deuxième phase apporte ce changement. Comme le travail devient intensif (poids lourds), on doit limiter le nombre de sessions hebdomadaires à une seule, et rallonger les pauses entre les séries (90-120sec), cela afin d'épargner le système nerveux qui se fatiguerait vite. Cela nous arrange puisqu'on récupère en même temps de la phase d'accumulation, et que l'on profite alors des effets de cette dernière. De plus, le programme est intelligemment limité à un muscle particulier. Chercher à travailler d'avantage apporterait un surentraînement.

On trouve donc en résumé:
  • une phase d'accumulation : 8 sessions sur 4 semaines à raison de deux par semaine, intensité moyenne et volume élevé, mouvements d'isolation;
  • un phase d’intensification : 4 sessions sur 4 semaines à raison d’une par semaine, intensité élevée, volume faibe à moyen, mouvements polyarticulaires complexes techniquement.

Lectures conseillées pour aller plus loin : 
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lundi 25 avril 2011

Christian Thibaudeau sur le meilleur des programmes
Brève citation sur le tri des méthodes en musculation.

Type : citation.
Date : février 07.
Auteur : Christian Thibaudeau; traduit de l'américain par S. Allaman (2007).

"Il n'existe pas de programme ou système d'entraînement intrinsèquement meilleur que les autres. Tout programme d'entraînement, pour autant qu'il ne soit pas totalement dénué de logique, fonctionnera très bien pour autant que vous travailliez par surcharges progressives. Il y a toujours plus d'une solution à un même problème : vous pouvez choisir d'augmenter la fréquence, la densité, l'intensité (charge/poids utilisé), l'intensivité (s'entrainer jusqu'à l'échec ou plus), ou bien encore le volume. Tout marchera, mais aucun système seul ne sera le meilleur pour atteindre l'ensemble de vos objectifs."
 
Source : T-Nation's Website (2007). Today's tip comes from Christian Thibaudeau : "No Best Program". Url au 29.04.07: http://www.t-nation.com/readTopic.do?id=1450691