jeudi 16 septembre 2010

Le PPAR-delta et les fibres rouges, ou comment limiter efficacement son taux de graisse en courant ?

Type : Synthèse d'articles scientifiques appliquée, brouillon test.
Rédaction : 19 mars 06, révisée 16 sept. 10.
Auteur : Coach.



Background - Comment tout un chacun le sait, les fibres musculo-squelettiques varient en qualité selon une dimension allant des fibres rouges, lentes ou type I; au fibres blanches, rapides, ou type II. Les fibres lentes utilisent principalement la filière aérobie. Elles consomment d’avantage d’oxygène et possèdent une capacité accrue à brûler les graisses grâce à leur grande quantité de mitochondries. Elles sont privilégiées dans les sports d’endurance comme la course de fond ou, le triathlon, ou le ski de fond. Les types II se fatiguent plus vites, elles consomment d’avantage de sucres (stocké dans la cellule sous forme de glycogène) et produisent beaucoup de déchets, c’est la filière anaérobie (sans oxygène) utilisée par les sprinters ou les haltérophiles. Les types II sont aussi plus ‘grosses’ (ou plus précisément plus nombreuses pour un neurone moteur donné) que les types I, elles sont donc également prisées par les bodybuilders.

PPAR-delta – Une équipe de chercheurs (Wang et al. 2004) a récemment trouvé un moyen de modifier l’expression du gène PPAR-delta. Le but des chercheurs était alors de tester les capacités de ce gène à améliorer la capacité d’oxydation des muscles (capacité à brûler les graisses). L’activation du PPAR-delta montra d’avantage. En plus de brûler d’avantage de graisses, la proportion de fibres musculaires bascula au profit des types I. Les rats dont les gènes sont ainsi activés présentent non seulement une plus grande capacité oxydative vis-à-vis des graisses (ils résistent mieux à un régime à haute teneur en matière grasse ; les rats transgéniques avaient tout simplement pris 50% moins de poids que les autres après 50 jours, et 33% moins après 100 jours), mais surtout de meilleures performances en course à pattes. Les rats transgéniques peuvent courir le double de temps que leurs cousins ‘naturels’ à la même vitesses. Notons encore qu’aucune modification de la masse musculaire n’a été observée après le switch des fibres type II vers type I.

Commentaires – Outre les implications en matière de doping et dans le domaine médical, il faut ici relever ce que cette étude confirme, à savoir que plus on possède de fibres rouges, moins le taux de graisse sera important. Ce qui nous rappelle que les exercices cardio ne servent pratiquement à rien s’ils sont pratiqués dans le seul but de brûler des graisses pendant l’exercice. Elles sont brûlées, certes, mais elles reviennent deux trois jours plus tard tout simplement parce que le métabolisme est réglé sur un certain équilibre. Cela implique que de nombreux programmes -fondés sur la consommation de calories pendant l’effort- utilisés dans les fitness sont inefficaces. N'importe quel programme de course à pieds doit être fondé sur l'amélioration de la performance. L’un des mécanismes, parmi les plus importants, de régulation du taux de graisse, via le rythme métabolique, se trouve être ce ration de fibres rouges/blanches. Si vous n’essayez pas de vous améliorer sérieusement en course à pieds, ou même en footing, c’est-à-dire d’en pratiquer suffisamment régulièrement pour modifier l’équilibre en faveur des fibres rouges, vos efforts seront peu durables, et donc inefficients.
En bref, pratiquez un programme de course à pieds destiné à améliorer votre vitesse, plutôt qu'un programme basé sur la consommation de calories.

Fibres rouges et culturisme - En ce qui concerne la moyenne des amateurs de fitness qui souhaitent prendre du volume musculaire, la grande majorité ne sont pas suffisamment avancés en bodybuilding pour risquer de compromettre significativement leur ‘masse musculaire’ en augmentant la proportion de fibres rouges. Ils vont tout simplement augmenter leur masse musculaire dans les deux types de fibres, leur potentiel d'amélioration pour les deux types est encore immense. Pour les pratiquants, moins amateurs, spécialisés dans une discipline ou l'autre, il vaut mieux se cantonner aux exercices qui ont fait leur preuve dans cette dernière. Mais ceci est une autre histoire.

Références

WANG, Yong-Xu ; ZHANG, Chun-Li ; YU, Ruth T. ; CHO, Helen K. ; NELSON, Michael C. ; BAYUGA-OCAMPO Corinne R. ; HAM Jungyeob ; KANG Heonjoong & EVANS Ronald M. (2004). “Regulation of Muscle Fiber Type and Running Endurance by PPARδ », PLoS Biology, Vol 2, No 10, url : http://dx.doi.org/10.1371/journal.pbio.0020294

“‘Marathon’ mouse keeps on running" (2004, 24 août). BBC News, url : http://news.bbc.co.uk/go/pr/fr/-/2/hi/science/nature/3592976.stm.


Etude sur les humains et les rats, démontrant qu’une plus grande quantité de fibres rouges diminue l’impact d’un régime riche en graisse sur les individus :

ABOU MRAD, Joseph; YAKUBU, Fatima; LIN, Ding; PETERS, John C. ; ATKINSON, James B. ; HILL, James O. (1992). “Skeletal muscle composition in dietary obesity-susceptible and dietary obesity-resistant rats”, American Journal of Physiology, Regulatory Integrative Comparative Physiology. Vol 262, url : http://ajpregu.physiology.org/cgi/content/abstract/262/4/R684